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Animale tome 2 : La Prophétie de la Reine des Neiges

91qXec3gUULEt si le plus merveilleux des contes cachait le plus sombre des complots ?
1833, sur une île perdue du Danemark. Elle s’appelle Blonde, il se nomme Gaspard. Elle est animale, il est fou d’elle. Le destin s’apprête à les arracher l’un à l’autre : ils sont les victimes d’une prophétie qui bouleversera le 
monde à jamais. Blonde parviendra-t-elle à déjouer les plans de l’énigmatique Reine des neiges, avec pour seul allié un jeune écrivain nommé Andersen ?

Une héroïne prête à tout pour retrouver celui qu’elle aime, un ennemi insaisissable, une quête éperdue. Dans la suite captivante des aventures de Blonde, Victor Dixen compose une fresque éclatante qui mêle l’Histoire aux légendes du Nord.55454

Si vous me lisez depuis un moment, vous connaissez mon amour pour Animale de Victor Dixen. Ce magnifique roman à la plume enchanteresse, m’avait envoûté dès les premières pages. Lorsque j’ai appris qu’une suite verrait le jour j’ai sauté de joie ! Même si j’avais trouvé la fin du premier parfaite et suffisante à elle-même, l’idée de retrouver Blonde me réchauffait le cœur.

C’est donc avec beaucoup d’attente et de joie que j’ai débuté La Prophétie de la Reine des Neiges.

Il en sortit une liasse de feuilles – non pas dix, non pas vingt, mais au moins une cinquantaine. Cinquante feuilles couvertes d’une écriture fine, qui semblait couler comme l’eau d’un fleuve, onduler comme les vagues d’un océan. Le jeune homme sentit la tête lui tourner, à voir toutes ces lettres, toutes ces lignes, tout ce plein, lui qui depuis des mois luttait contre l’angoisse de la page blanche. Au bout de quelques instants de vertige, le flou laissa la place au net, les mots prirent un sens.

Comme à son habitude, Victor Dixen nous ravit de sa belle écriture. On le sent, l’auteur à pris beaucoup de soin à son intrigue comme toujours. Contrairement au premier tome, c’est de manière indirecte que l’on découvre la suite des aventures de Blonde. On le sent, la jeune femme est dans un sacré pétrin et c’est un personnage qui ne nous est pas inconnu auquel elle demande de l’aide : un certain Hans Christian Andersen. Auteur en mal d’inspiration, sur le point de mettre un terme définitif à une carrière mort-née, Andersen reçoit une lettre, ou plutôt un livre, d’une jeune femme rencontrée plusieurs mois plus tôt et dont le souvenir est encore frais dans sa mémoire.

Un choix de narration plutôt intéressant mais qui n’a, toutefois, pas réussi à me convaincre. J’ai regretté, à plusieurs moments, de ne pas avoir le point de vue et les pensées en direct de Blonde ou de Gaspard. Les réactions spontanées des personnages (hormis celles d’Andersen) sont atténuées, parfois même totalement absentes. Une frustration couplée à un blocage sur l’utilisation de la Reine des Neiges dans un autre roman YA. Car ce n’est pas la première fois qu’un auteur francophone décide d’utiliser ce conte nordique. Avant Victor Dixen, c’est Cindy Van Wilder qui s’y est essayé. Ajoutez à cela un trop plein du Reine des Neiges de Disney (les joies du libraire jeunesse!) et je pense avoir une explication d’où vient ce blocage.

Deux  choses frappèrent simultanément mon esprit affolé : d’une part, la voix ne s’était pas exprimée en danois, mais en français ; d’autre part, elle avait prononcé un nom que j’avais déjà entendu, un nom qui était inextricablement lié à mon passé. Un éclair déchira le ciel, illuminant le visage de la créature. Je ne pus retenir un cri de terreur. Le front, les tempes, les joues dévorés par une barbe drue : la face était entièrement couverte de poils roux. Seule ressortait dans ce masque rouge une rangée de dents jaunes et pointues, qui s’avançait comme la mandibule d”un gorille monstrueux, et des yeux brillants, humides, vides. Un fracas métallique retentit, m’arrachant à cette terrible contemplation. La chaîne reliée à la taille de la créature s’était tendue à bloc, l’empêchant d’avancer davantage. Entre les hallebardes de pluie, je vis qu’elle était attachée non pas à un, mais à trois troncs de bouleaux.

Néanmoins, je le reconnais, à la lecture d’Animale 2, le choix de ce conte se justifie parfaitement, on découvre le vrai visage de ce personnage totalement transformé par Disney. Envoûtant, surprenant, on retrouve l’ambiance découverte dans le premier tome mais avec un côté bien plus sombre encore. Un complot se trame et Blonde s’y retrouve embarquée malgré elle. Encore une fois, l’auteur nous offre une histoire pleine de magie, de mystère et de sentiments. On ne peut s’empêcher d’avoir peur pour Blonde, pour Gaspard, pour Andersen. D’espérer que ces personnages que l’on a appris à aimer, avec qui l’on a vécu des histoires incroyables, trouve une conclusion à la hauteur de nos espérances.

Malheureusement, malgré la perfection de ce roman, la fin touchante et le talent de conteur de Victor Dixen, je n’ai pas réussi à rentrer dedans complètement. Ma préférence reste sur le premier tome, sans aucun doute le meilleur des deux. Je vous invite tout de même chaudement à découvrir cette suite qui ne cessera de vous surprendre jusqu’à la toute dernière page !

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Grand Format : Gallimard jeunesse – 18,50€ / Poche : Gallimard jeunesse – 8,65€55454

1 commentaire

  1. Je viens de relire Animale en poche, je l’ai encore adoré, mais cette suite ne me tente pas… Je préfère rester sur mon coup de cœur de peur d’être déçue !

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