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Comte Cain / God Child

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Héritier de la famille Hargreaves, né de l’union contre-nature entre Alexis Hargreaves et sa soeur, Cain est un enfant maudit, rejeté par sa famille depuis toujours… Il ne trouve le réconfort qu’auprès de Riff, son fidèle majordome et de sa passion : collectionner les poisons. Déjà affublé d’une terrible réputation à cause de ce sinistre passe-temps, la multiplication des incidents dans son entourage le force peu à peu à regarder la vérité en face : quelqu’un semble lui en vouloir !

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Publié dans le Hana to Yume d’Hakusensha, Comte Cain / God Child (Hakushaku Cain Series) est la première grosse série de Kaori Yuki, la première à dépasser deux chapitres. Commencée en 1992, avec Comte Cain, Kaori Yuki interrompt sa série au bout de deux ans pour débuter ce qui restera son chef-d’oeuvre :  Angel Sanctuary.

Ce n’est que fin 2001 qu’elle reprend les aventures de Cain, après avoir mis un terme à sa saga angélique, mais également à son one-shot Neji. Elle repart en Angleterre pour étoffer ses recherches précédentes faites pour Comte Cain.

Intitulé God Child, cette suite comporte 8 tomes et englobe la cinquième partie de Comte Cain. Indépendante des quatre précédentes, God Child peut être lu sans avoir connu Comte Cain. Il est néanmoins préférable de lire la série de one shot pour profiter de l’enfance de Cain si riche en événements.

Considérée par beaucoup comme l’un de ses meilleurs travaux, Comte Cain / God Child se déroule dans une Angleterre victorienne du 19e siècle, empli de mystères sordides, sanguinaires, mais toujours envoûtants. Kaori Yuki s’inspire beaucoup des contes ou des faits divers pour toutes ses histoires et plus principalement des contes de la mère l‘oye.

Ainsi, on trouvera des références à Oliver Twist, Sherlock Holmes, Alice au pays des merveilles, Roméo et Juliette et Twin peaks, dont l’auteur est fan, mais aussi, un peu plus loin dans la série, des références à des personnages sombres et machiavéliques comme Jack L’éventreur.

Bien que certaines histoires soient un peu faibles, la facilité dont l’auteur fait preuve pour transporter son lecteur dans l’ambiance si particulière de son manga est impressionnante. Dès les premières pages, on se sent anglais de la tête aux pieds. C’est presque comme si l’on pouvait sentir l’odeur de la pluie et la purée de pois typiquement londonienne.

Les thèmes de la souffrance et de la mort sont omniprésents dans Comte Cain. Kaori Yuki donne un sens macabre à des éléments qui, normalement, inspirent l’innocence, le plaisir, la gourmandise, l‘enfance. C’est le cas des friandises, principalement associées à la mort car, contenant généralement un poison mortel. Ces thèmes sont fréquemment utilisés dans toutes les œuvres de la mangaka qui joue la provocation en osant tous les sujets les plus malsains sans pour autant tomber dans le choquant grâce à un certain romantisme.

Le scénario complexe et dynamique de cette série permet au lecteur de ne pas s’ennuyer à la lecture, face à la redondance des fins. Il est, en effet, rare que les personnages torturés de l’auteur s’en sortent sans dommages. Leur âme troublée ne trouve presque jamais le repos. Malgré cela, la mangaka les aime. Cela se voit dans la profondeur de leur personnalité. Dans le cas de Cain, c’est carrément quelqu’un de morbide, lugubre. S’il apparaît comme légèrement antipathique malgré son charme attirant au début, on se rendra compte un peu plus tard à quel point il est le plus torturé des personnages crées par l’auteur. Yuki tient là, son meilleur protagoniste, toute série confondue (bien que Ludwig, héros de Ludwig Révolution ne soit pas loin derrière).

En ce qui concerne le graphisme, Kaori Yuki a un talent indéniable. Le trait fin et précis, avec un style néo-gothique dont elle use m’envoûtera toujours. Bien que ce style pré-AS soit un peu ancien, et légèrement dépassé par moment, il garde un charme fou. Le travail de recherche concernant les tenues d’époques raviront le lecteur, l’auteur étant fidèle au style victorien tout en incorporant des inspirations gothiques et visual-kei de très bon goût (style musical et vestimentaire très à la mode au Japon).

Comte Cain est donc une œuvre particulière qui ne cesse d’envoûter ses lecteurs. A ne pas mettre entre toutes les mains, il ravira les amateurs d’ambiances gothiques et d’énigmes à résoudre.

Pour la petite anecdote, les deux séries ont été réédités au Japon en 2010 avec de nombreux bonus inédits en France, comme, par exemple, un épilogue touchant que l’on espère pouvoir découvrir un jour.

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Mangaka : Kaori Yuki / Nombre de tomes : 5 (Comte Cain) / 7 (God Child) (Plus édité – Fini) / Anime : Non
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  2. […] passant de Angel Sanctuary (mythologie biblique) à Fairy Cube (fantasy) et de God Child (une œuvre policière au XIXe siècle) à Néji (science-fiction), il n’y a pas un seul […]

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