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J’ai pas pleuré

51Q5D71TXVLDéportée à 14 ans, rescapée d’Auschwitz, Ida Grinspan nous livre son témoignage sur l’horreur des camps de concentration. Dans un dialogue tout en pudeur, sa voix se mêle à celle de Bertrand Poirot-Delpech. Elle lui raconte l’indicible : la faim, la peur, la mort qui rôde. Ensemble, ils relatent également les difficultés de “l’après”, ce douloureux retour à la vie et à l’espoir.


À lire pour ne pas oublier “l’oubli serait aussi intolérable que les faits eux-mêmes”.
 

55454La Shoah tout le monde connait. On connait tous l’Histoire générale. Mais comment connaître toutes les petites! Il y en a tellement… Toutes méritent d’être entendues et racontées, car elles sont des témoignages précieux, les voix de ceux qui n’ont pas eu la chance de pouvoir s’en sortir.

Ida avait 14 ans lorsqu’on est venu l’arrêter dans le petit village où elle était réfugiée. 14 ans et pourtant une volonté de fer et, ce qu’elle appelle « un enchaînement de chance » l’ont sauvé.

Ma libération, mon retour à l’humanité perdue, ça aura été cela : des draps propres en zone russe, des hommes enfin “normaux” qu’on aurait envie d’embrasser, une bouffée de tabac blond qui fait tourner la tête, et la France aperçue, là, entre deux nuages, sous les ailes d’un Dakota.

La plupart des témoignages se concentrent principalement sur l’expérience des camps et se terminent lors de la libération. Ce n’est pas le cas ici. Dans un devoir de raconter et de faire comprendre aux nouvelles générations, Ida nous parle aussi de l’après. Parce que la vie n’est pas devenue rose le jour de la libération de son camp. Parce que la galère a creusée son trou pendant plusieurs années. Nous avons la chance de pouvoir en apprendre beaucoup sur le parcours après guerre de la jeune femme, tout ce qui manque à la plupart des témoignages pour être pleinement instructifs.

Malheureusement, on ne peut pas dire que le témoignage d’Ida soit 100% « satisfaisant ». Si on en apprend beaucoup sur l’après, la rescapée parle trop vite de son expérience du camp. On aurait aimé en savoir un peu plus, même si toutes les histoires se ressemblent et que l’on sait déjà tout, ou presque de la barbarie des allemands, des kapos et de certains prisonniers. Néanmoins, beaucoup de détails que l’on ne trouve pas dans les manuels d’Histoire sont expliqués ici, ce qui rend le récit indispensable à l’étude de la Seconde Guerre Mondiale.

Je ne connaissais pas l’OSE, l’oeuvre de secours aux enfants, qui a sauvé beaucoup d’enfants juifs pendant l’Occupation et qui a pris en charge les orphelins à la Libération. Je n’ai pas été orientée, comme ma copine du kommando des patates que l’OSE a dirigée vers des études d’assistance sociale. Je suis passée à côté des possibilités qui s’offraient. Oui, la déportation n’a pas seulement mis les vies en péril : elle nous a privées de nos chances.

Il faut dire aussi que J’ai pas pleuré se lit vite, très vite, achevé en a peine 3-4 heures. Une lecture rapide, qui est, tout comme Anne Frank et les enfants de la shoah, le seul vrai défaut du livre.
Bien qu’il soit classé dans la collection Jeunesse de Pocket, J’ai pas pleuré est un récit pour tous, parce qu’il est important de se souvenir, pour ne pas oublier. Parce qu’oublier, c’est « tuer une deuxième fois nos compagnons » comme le dit Ida. Préservez la mémoire collective, lisez ce livre et parlez en autour de vous.

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Un message d’Ida racontant sa bouleversante expérience a été censuré à Parthenay où des élèves devaient le lire. Prétexte ? Le texte en question incriminait la gendarmerie nationale. Pour lire l’article cliquez ici.

55454Grand format : N’existe pas / Poche : Pocket – 5.95€55454

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