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Eon et le douzième dragon

A1PIhLeT1sLSous l’autorité de son maître, Eon, douze ans, s’est entraîné durement à manier le sabre et maîtriser les figures magiques. Il espère être choisi comme apprenti par l’un des douze dragons énergétiques qui protègent le pays et acquérir ainsi, en devenant œil du dragon, un extraordinaire pouvoir.

Mais Eon porte un dangereux secret. Il est en réalité Eona, jeune fille de seize ans, déguisée en garçon. Si son secret est découvert, elle mourra.

55454Écrit par l’auteure australienne, Alison Goodman, Eon et le douzième dragon est un roman fantastique qui fait voyager dans la Chine Impériale. Sauf qu’ici, à chaque nouvelle année, un apprenti Œil du Dragon est élu par le dragon ascendant. Un poste convoité par beaucoup mais demandant énormément de travail. Pendant 12 ans, l’apprenti apprendra son devoir et développera ses pouvoirs pour aider la population. Cette année, c’est au tour d’Eon de tout tenter pour obtenir ce poste. Sauf qu’Eon cache un lourd secret…

Avec un contexte original et très exotique, on entre tout de suite dans l’univers d’Eon. L’histoire développée par Alison Goodman est intéressante, intrigante et ne laisse aucun répit. On le comprend rapidement, le quotidien du jeune Eon est empli de danger, de tension et de peur. Peur d’être découvert, peur de mourir, peur de voir ses proches souffrir, peur de ne pas être à la hauteur. De quoi permettre de nombreux rebondissements tout au long de l’histoire.

“ Van accourut vers nous. Il prononça quelques mots, mais leur sens m’échappa. Je regardai fixement la rangée de garçons agenouillés. C’étaient eux les véritables candidats. J’étais une fille, une infirme, une abomination. Que faisais-je ici ? Mon maître était-il fou ? Comment pouvait-ils s’imaginer que je réussirais ? Il se trompait – je n’en étais pas capable. Il fallait tout arrêter, nous en aller sur-le-champ. Avant d’être découverts. Avant d’être tués.” – p84

Malgré tout, si l’on s’attache aux personnages, si l’on rentre aussi facilement dans cet univers, il est deux gros défauts qui viennent gâcher la lecture et que l’on ne peut évincer. Si la plupart des rebondissements scotchent bien, on devine bien trop facilement pourquoi Eon ne peut appeler son dragon. Et voir la jeune femme se morfondre tout au long du tome sur un “problème” aussi simple et faire tous les mauvais choix, agace, d’autant plus que la jeune femme découvre la volonté du dragon dès sa cérémonie d’introduction.

Autre gros soucis : Ido. Présenté comme grand méchant ultime, possédant une cruauté rare, sa nouvelle condition à la fin de l’opus surprend dans le mauvais sens. Trop facile, décevant, l’auteur “casse le mythe” pour laisser la place à un Sethon que l’on a toujours considéré comme secondaire, limite clownesque. Néanmoins, rien n’est terminé et  tout peut encore arrivé. On espère que l’Ido que l’on connait nous reviendra, Sethon n’étant franchement pas convaincant.

“ Le dragon se retourna pour regarder fixement l’empereur de l’autre côté de l’arène. Un seul de ses grands yeux sombres était visible dans le miroir. Son front large était surmonté de deux cornes recourbées. J’entendis des murmures nerveux dans la foule quand ses jambes antérieures se posèrent sur le sable et qu’apparut dans toute sa longueur le reflet de son corps sinueux. Puis il s’enroula comme un serpent et sa masse invisible atterrit tout entière sur le sol, en soulevant un nuage de sable et de poussière qui retomba sur son corps, dont les contours chatoyants se révélèrent un instant à nos regards. Il secoua la tête, en projetant encore force sable, puis se tourna vers le miroir et se contempla. La profondeur insondable de ses yeux lui donnait une expression de tristesse. Deux membranes bleu pâle se dressèrent sur chaque épaule et ondulèrent au soleil comme de la soie moirée avant de se replier contre son corps. Sa tête pesante pivota pour nous faire face de nouveau. La courbe de son dos massif et l’épais panache de sa crinière blanche se reflétèrent dans le miroir. Bien qu’on ne vît plus ses yeux, je savais qu’il nous examinait afin de choisir son apprenti.” – p117

Eon et le douzième dragon est la première partie d’un diptyque. La suite, Eona, à paraître prochainement permettra d’offrir une dimension plus épique à l’histoire de la jeune femme. Une suite prometteuse qui sera libérée du défaut majeur du premier opus.

Il ne faut pas non plus croire que le livre est mauvais ! Au contraire ! La dernière partie de l’histoire est d’ailleurs très bonne et bourrée de tensions et de rebondissements ! Le destin d’Eona est semé d’embûches pour notre plus grand bonheur !

“ La perle bougea sous mes mains quand le dragon leva la tête. Il m’appela et son hurlement transperça mon corps en cherchant à atteindre le coeur de mon être. Impossible d’échapper à ce déferlement argenté d’énergie. Il mit mon âme à nu, arracha le masque d’Eon et me trouva.
Il trouva Eona.
Mon nom véritable surgit en moi, remontant du plus profond de moi-même. Je devais crier mon nom au monde, célébrer la vérité de notre union. Telle était l’exigence du dragon.
Non !
Ils me tueraient. Ils tueraient mon maître. Je serrai les dents. Le nom remplit ma tête, retentit en elle en la tourmentant d’une souffrance de plus en plus intense. Eona. Eona. Eona. Non ! Ce serait ma mort. Je détournai mon visage de la perle, mais mes mains refusèrent de bouger, paralysées par le pouvoir les irradiant. Je hurlai en tentant d’étouffer le nom dans ma tête, et ma voix redoubla le cri perçant du dragon Miroir. Cependant le nom m’assaillait toujours, chargé de toute la force du désir du dragon. C’était trop, il risquait à tout instant de s’échapper de mes lèvres.
– Je suis Eon ! Hurlais-je. Eon !” – p126

Eon et le douzième dragon est une lecture agréable qui trouvera son apogée dans le second et dernier tome que l’on a hâte de découvrir !

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