Gaja ne parle qu’à ses poupées. Il faut dire que son visage déformé lui vaut d’être rejetée du monde, des autres enfants comme de son propre père.
La seule personne à pouvoir comprendre Gaja est sa mère, Claire. Mais Claire a une santé précaire, qui ne s’améliore qu’avec cette drogue étrange que lui fourni son époux…
Ah Lady Doll! Déjà charmés par la somptueuse couverture, le titre de Vessella et Penco Sechi nous capture définitivement le coeur dès les premières pages.
Lady Doll, c’est l’histoire de Gaja, une petite fille dont le seul crime fût d’être née différente des autres. Pour l’en punir on ne tente pas de la comprendre. La demoiselle s’enferme de plus en plus dans son monde, entourée des poupées offertes par sa mère malade. Ce sont les seules amies de Gaja, elles l’aiment, la comprennent et ne la déçoivent jamais. Et plus la jeune fille se renferme sur elle-même, plus son horrible père referme ses griffes sur une fortune qui ne lui appartient pas… En deux tomes seulement, ce petit bijou émerveille le lecteur dans une ambiance victorienne sombre, oppressante et dangereuse. Servie par un graphisme atypique, doux et précieux, le scénario de Lady Doll capture, comme la jeune Gaja, les lecteurs qui ne veulent plus la quitter.
Avec un trait envoûtant, magnifique, c’est une lecture merveilleuse que nous offre les auteurs. A la fois beau et étouffant quand il le faut, le trait de Penco Sechi permet de plonger dans l’histoire triste, mélancolique, pleine de douleur et d’espoirs perdus d’une héroïne aussi attachante qu’effrayante.
La pauvre n’était déjà pas épargnée par la nature, la vie ne va pas lui faire de cadeaux non plus. Et bien que l’on aimerait un peu de joie pour elle, on se plait à suivre sa descente aux enfers progressive. Elle devient un personnage auquel on s’attache de plus en plus et pour qui l’on compatit énormément.
Lady Doll ne possède pas seulement une histoire et un graphisme sans défauts, la BD éditée par Soleil est un superbe objet que l’on a plaisir à mettre en valeur dans une bibliothèque. Ce sont des œuvres comme celles-ci, à la fois, chaleureuses et luxueuses qui font de fabuleux cadeaux.
Si vous ne devez lire qu’une BD cette année, c’est bien Lady Doll ! Aussi superbe qu’enchanteur, ce livre est un magnifique objet de collection pour tout amateur de livres.
Grand format : Bernard Pascuito – Plus édité / Poche : Livre de Poche – 6,10€