Gisèle, une jeune danseuse française de dix-neuf ans, débarque à New York dans le but de faire carrière dans l’un des théâtres de la mythique Broadway. Mais elle rate son audition et voit ses rêves s’envoler. Pourtant, elle est remarquée par le propriétaire du théâtre, qui lui propose un poste de femme de ménage dans son établissement : elle pourra ainsi assister discrètement aux répétitions en attendant de trouver un rôle dans un spectacle. Mais bientôt, des phénomènes étranges se manifestent autour de Gisèle. Elle apprend alors qu’un jeune danseur s’est suicidé dans ce théâtre, quatre décennies auparavant. Gisèle est-elle devenue folle, ou est-il possible que la présence qui semble l’enlacer lorsqu’elle s’entraîne en cachette sur la scène du théâtre soit un fantôme ?
Il est de ces livres dont on sait d’avance, qu’ils seront un coup de coeur, et d’autres dont on n’aurait pas parié un kopeck dessus mais qui nous chamboule littéralement. Obsession fait partie de cette deuxième catégorie.
Écrit par une française passionnée de littérature anglo-saxonne, Catherine Kalengula, ce nouveau roman de la collection Blackmoon d’Hachette, propose une version moderne du Fantôme de l’Opéra.
Pendant 256 pages, le lecteur suivra le parcours de Gisèle, jeune française fraichement débarquée à New York pour percer à Broadway. Gisèle a un seul amour dans la vie: la danse.
“J’ai passé mon week-end à tenter de comprendre ces phénomènes. Au petit matin du samedi, le parfum fleuri avait totalement disparu, et Freddy avait retrouvé son comportement habituel. Pourtant, les portes de l’armoire étaient restées ouvertes comme pour me prouver que je n’avais pas rêvé. A force de chercher, j’avais finalement trouvé des explications qui me rassuraient, sans parvenir à être complètement convaincantes. L’odeur avait dû imprégner mes vêtements lorsque j’avais ouvert la porte de la loge 10, et Freddy avait eu peur du rideau secoué par le vent. Ni l’une ni l’autre ne tenaient la route, ma raison le savait parfaitement, et j’occultais volontairement le fait que je n’avais pas senti le parfum sur mes habits en quittant le Fairhall.” – p53
Elle le sait, se faire un nom dans ce monde relève du miracle. Elle ne s’attend donc pas à grand chose. Cependant, elle ne se cache pas être déçue quand après une journée d’attente dans le cabinet du plus grand metteur en scène de New York, elle se rend compte que l’on s’est moqué d’elle.
Qu’à cela ne tienne, Gisèle décide de tenter sa chance au culot en débarquant à une audition où elle n’a pas été conviée. Elle se rend rapidement compte qu’elle est mal partie mais décide d’y aller franco. C’est là qu’elle est remarquée par le propriétaire du théâtre. Si son audition fut désastreuse, elle décroche tout de même un poste de femme de ménage au Fairhall. Cette place lui permettra d’assister aux répétitions du spectacle qui s’y jouera bientôt. Mais Gisèle sent rapidement que le bâtiment possède une présence particulière qui ne semble plus la quitter. Devient-elle folle? La scène qu’elle côtoie est-elle hantée?
Avec cette petite ambiance si particulière que l’on retrouve aujourd’hui dans les séries et téléfilms des années 90, les mêmes qui respiraient bon le rêve à l’américaine, Obsession fait voyager dans une New York qui laisse rêveuse mais qui montre également un visage souvent peu connu.
Le lecteur, tout comme Gisèle, découvre rapidement que dans le monde de la danse, il faut parfois se montrer agressif, méchant et calculateur. Mais la jeune femme n’est pas décidée à changer sa nature et peu importe si cela lui ferme des portes. On s’accroche très facilement à elle, vivant à travers son quotidien celui que l’on aimerait pouvoir faire nôtre, et espérant les mêmes choses qu’elle.
“Une pluie d’éclats de verre s’est abattue sur moi.
Et j’ai compris, horrifiée, que j’étais prise au piège. En proie à la panique, je me suis précipitée vers une table sous laquelle m’abriter, tandis qu’une force invisible mais implacable m’empêchait de l’atteindre.
– Chance, non!
J’avais senti l’odeur de l’hamamélis. Chance me frôlait puis disparaissait avec une rapidité prodigieuse tout en continuant de souffler sur les lustres. En scrutant l’obscurité, j’ai réussi à apercevoir quelque chose, les contours de son corps, légèrement phosphorescents.
Mais cela me demandait une telle concentration que mes yeux commençaient à larmoyer.
– Chance? Pourquoi cherches-tu à me faire peur? Ai-je murmuré en déglutissant, les lèvres tremblantes.
J’ai sursauté en sentant sa main chaude appuyée contre ma gorge.” – p114
Malgré tout, le personnage le plus attirant est sans aucun doute Chance. Dangereux, envoûtant, charmeur, c’est l’un des protagonistes masculins les plus approfondis jamais vu dans un roman young adult. On l’aime, on le déteste, mais on ne peut pas s’en passer et on est, tout comme Gisèle, chamboulés à chacune de ses apparitions. Catherine Kalengula offre à ses lecteurs un des personnages les plus riches et les plus intéressants de la littérature jeunes adultes.
Ils sont rares ces livres sans défauts. Et Obsession est l’un d’eux! C’est une histoire parfaite émotionnellement et structurellement parlant que nous offre une auteure déjà bien ancrée dans le monde de l’écriture grâce à ses nombreux travaux pour la jeunesse dont Chante ! Chez Hachette jeunesse.
L’auteur réussit un coup de maitre avec cette nouvelle adaptation moderne du Fantôme de l’Opéra. Bien loin de dénaturer l’oeuvre, elle donne, au contraire, fortement envie de découvrir ce classique de la littérature. Les connaisseurs seront d’ailleurs amusés de découvrir certaines références à l’oeuvre originale.
Blackmoon marque fort sa rentrée littéraire avec Obsession. Un livre pareil, ça se chérit et ça se relit sans fin!
[…] est donc disponible depuis le 15 Septembre dans toutes les bonnes librairies (voir ma critique ici). Le livre a reçu de très bons échos : dévoreuse2livre, pimprenelle, Tess, Stephie76, […]
[…] même auteur : Obsession, London […]
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