“Tout ce que l’on aime devient une fiction.
La première des miennes fut le Japon. A l’âge de cinq ans, quand on m’en arracha, je commençai à me le raconter. Très vite, les lacunes de mon récit me gênèrent. Que pouvais je dire du pays que j’avais cru connaître et qui, au fil des années, s’éloignait de mon corps et de ma tête”.
En 2012, Amélie Nothomb est retournée au Japon pour les besoins d’un documentaire. Elle n’y était pas retournée depuis 1996. Dans ce retour au passé, elle va revoir les gens qu’elle a aimé, les lieux où elle a vécue. Un voyage dont la nostalgie et l’émotion sont le coeur.
Thèmes : Japon, Autobiographie, Voyage, Fukushima, Nostalgie, Enfance
Trigger Warnings : Catastrophe naturelle, Tsunami, Tremblement de terre
C’est avec La Nostalgie Heureuse que j’ai décidé de découvrir la plume d’Amélie Nothomb. Je connaissais bien sûr son travail, ses œuvres, mais sans jamais, pourtant en avoir ouvert une seule. Est-ce la couverture ? Le titre ? Quel est l’élément qui m’a fait me tourner vers cet ouvrage ? Aucune idée, mais j’ai été charmée.
Avec seulement 162 pages, La Nostalgie Heureuse se lit extrêmement vite. Il ne m’aura fallu que quelques heures pour rentrer dans l’âme de l’autrice et vivre avec elle sa dernière expérience du Japon. Retraçant son parcours pendant les quelques jours de tournage du documentaire : Une vie entre deux eaux, La Nostalgie Heureuse se veut pleinement autobiographique.
À aucun moment je n’ai décidé d’inventer. Cela s’est fait de soi-même. Il ne s’est jamais s’agit de glisser le faux dans le vrai, ni d’habiller le vrai des parures du faux. Ce que l’on a vécu laisse dans la poitrine une musique : c’est elle qu’on s’efforce d’entendre à travers le récit. Il s’agit d’écrire ce son avec les moyens du langage.
On laisse ici l’autrice, pour ne faire plus qu’un avec la femme. Rien ne nous est caché, Amélie se confie, comme dans un journal. Ses peurs à l’idée de revoir Nishio-san et surtout, Rinri. Comment réagira-t-il, celui qu’elle a abandonné sans mot dire ? Mais aussi, ses plaisirs, ses peines, son passé.
On est ainsi émus, en même temps qu’Amélie l’est. On vit ce qu’elle vit, comme si l’on y était. Le documentaire (que je vous recommande) était déjà fort, mais lire le livre c’est découvrir au final ce que le film n’a fait qu’effleurer. Parfois, les images ne sont pas suffisantes et La Nostalgie Heureuse en est la preuve.
Tout le monde connaît cette expérience cruelle : découvrir que les lieux sacrés de la haute enfance ont été profanés, qu’ils n’ont pas été jugés dignes d’être préservés et que c’est normal, voilà.
Impossible, suite à cette lecture, de ne pas me plonger dans les autres romans d’Amélie Nothomb. J’ai donc fait l’acquisition de 6 de ses précédents livres. Autant vous dire que j’ai hâte de les lire !
Grand format : Albin Michel – 16.50€ / Poche : Livre de Poche – 6.40€
6, rien que ça ? 🙂
C’est avec ce titre que je reviens à elle, après des années de déception ! J’en parle aussi aujourd’hui !
Je te souhaite une belle découverte de l’univers nothombien. Les romans biographiques sont mes préférés car j’aime beaucoup le regard qu’elle porte sur elle. Ce dernier roman est dé-li-cieux! Tu vas te régaler si tu lis Stupeur et tremblements. Il fait partie de ceux que j’ai très envie de relire 😀
ça donne envie surtout que j’affectionne tout particulièrement le japon 🙂
Amélie Nothomb c’est un mélange de très très bons livres et de grosses déceptions…. Je pense lire celui là parce que j’en lis beaucoup de bien mais j’ai une grande appréhension…
[…] La Nostalgie Heureuse d’Amélie Nothomb : Emotions garanties […]
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