Titre : La prophétie maudite
Auteur : P.C. Cast
Publié en: 2004 (USA) /2010 (France)
Genre : Young Adult
Editeur : Darkiss (Harlequin)
Nombre de pages : 544
Prix : …
Du même auteur : Chamane, La maison de la nuit, Le passeur des ténèbres, …
Elue de la déesse Epona, Elphame refuse le culte dont elle fait l’objet et qui fait d’elle une divinité. Elle n’a qu’un désir : vivre libre au royaume de Partholon. Décidée à prendre son destin en main, elle crée son propre royaume dans les ruines du château MacCallan. Un royaume où sont abolies les différences entre centaures et humains, un royaume de liberté, pour elle et ceux qui choisissent de la suivre.
Mais dans la forêt profonde qui entoure le palais rôde une présence maléfique : Lochlan, le chef des démons bannis autrefois par la déesse Epona. Un peuple qui ne rêve que de retrouver sa place au royaume de Partholon. Et qui croit que, pour cela, il lui faut faire couler le sang d’une déesse… Lochlan le banni choisira-t-il la fidélité envers son peuple en sacrifiant la déesse, ou l’amour d’Elphame… ?
Nouvelle collection des éditions Harlequin, Darkiss propose des titres divers et envoûtants destinés à un public de jeunes adultes et d’adolescents. Fantastique, Fantasy, Chick-lit, Bit-lit, les genres sont variés pour toucher le maximum de lecteurs. Et cela marche! Parmis les quatre premiers livres proposés par l’éditeur, La Prophétie Maudite transporte dans un univers médiéval lointain et pourtant tellement proche.
Contant les aventures d’Elphame, déesse élue d’Epona, partie pour reconstruire le château de ses aïeux, l’histoire de P.C. Cast, à qui l’on doit également le cycle de La Maison de la nuit, surprend aux premiers abords mais envoûte très vite. Une fois pris dans l’histoire, impossible en effet de s’en détacher. On accroche très facilement avec l’héroïne qui finit par devenir une amie presque intime. On se range à ses côtés, vivant avec elle la passion d’une nouvelle vie loin des adorations qui l’embarrasse depuis l’enfance et l’épanouissement qu’elle découvre suite à sa rencontre avec Lochlan. Car si Elphame est une véritable déesse, la jeune femme ne désire qu’une chose: être considérée comme quelqu’un de normal, mais surtout, être aimée par un homme qui verra au delà de son corps defaûne.
Premier tome de la saga Partholon, La Prophétie Maudite présente les bases de l’univers crée par l’auteur. Loin d’égaler des titres comme La Malerune ou Narnia, l’oeuvre de P.C. Cast enchante tout de même très facilement malgré quelques défauts. On notera en effet, des éléments intéressants traités bien trop brutalement ou, au contraire, pas assez mis en avant. Et si vous recherchez une histoire bourrée d’actions, ce titre n’est effectivement pas pour vous. Très psychologique, avec de la romance juste comme il faut, on apprend à aimer le monde d’Elphame et ses personnages variés.
Le tome 2, prévu chez Darkiss sous le titre Chamane proposera, lui, bien plus de combat et de rage puisqu’il sera consacré à Cuchulainn, frère d’Elphame. Il sera le seul tome faisant suite au précédent. Les autres proposeront, en effet, des intrigues autour des Elues d’Epona.
Un univers vaste et passionnant attend les lecteurs désireux de se lancer dans ce titre de grande qualité. Reste à attendre maintenant une suite très prometteuse…
Quelques citations :
« Il avait longuement hésité avant de lui révéler sa vision. Il savait que sa soeur était persuadée qu’elle n’aurait jamais de mari et qu’elle en était attristée. Il s’était finalement résolu à lui en parler mais, même maintenant, il éprouvait une certaine réticence. La prémonition lui avait paru néfaste, menaçante. Cela n’avait rien à voir avec les visions amoureuses qu’il avait eues par le passé – une fille dans les bras d’un ami -, suivies par la certitude que ces deux personnes étaient faites l’une pour l’autre.
Cuchulainn avait bien vu sa soeur dans les bras d’un homme et, cependant, il aurait été incapable de le décrire. Il n’avait aperçu que le visage d’Elphame, d’habitude si grave, irradiant un tendre bonheur, puis le rêve éveillée s’était effiloché.
Il s’était efforcé de revisiter la scène, de mieux étudier l’homme, mais, cette fois-ci, l’apparition baignait dans une clarté écarlate, comme une image trempée dans le sang. Ensuite, les ténèbres avaient englouti les amants. L’homme avait disparu, laissant Elphame toute seule. »- p49« Lochlan s’agenouilla près d’elle. L’odeur du sang d’Elphame, riche, empreinte d’une puissance toute féminine lui fit palpiter les narines. Il crut entendre la voix de sa mère répéter les paroles de la Prophétie.
“Tu sauveras ton peuple de la folie par le sang d’une déesse mourante.”
Non! Elphame ne mourrait pas. Pas ici. Pas maintenant.
Les dents serrées, il refoula ses sombres désirs, glissa un bras derrière le dos d’Elphame, un autre sous ses genoux. Il hésitait encore. Il craignait de la faire souffrir. Enfin, dans un mouvement fluide, il la souleva. Elle émit un gémissement. Le coeur serré, Lochlan déploya ses ailes. Un instant après, ils étaient sur la terre ferme, loin du ravin.»- p194