Chroniques du monde émergé, Tome 1 : Nihal de la Terre du Vent

Nihal est une jeune fille très étrange : oreilles pointues, cheveux bleus, yeux violets… tout la distingue des autres habitants du Monde Émergé.
Fille d’un célèbre armurier, elle passe son temps à jouer à la guerre avec une bande de garçons. Mais la nuit, des voix plaintives et des images de mort hantent l’esprit de Nihal. Et lorsque le terrible Tyran enbahit la Terre du Vent, elle comprend que ses cauchemars sont devenus réalité. L’heure du véritable combat a sonné. Nihal doit devenir une vraie guerrière et défendere la paix, à tout prix. Ses seuls alliés : Sennar, le jeune magicien, et une infaillible épée de cristal noir…

Comment ne pas avoir envie d’ouvrir ce livre quand, sur sa couverture, cette si belle jeune femme vous regarde avec ce regard intense ? Nihal vous accueille dans son monde. Un monde où les gens semblent heureux, où la vie y semble belle. Un monde dévasté par la tyrannie d’un seul homme qui veut asseoir son pouvoir sur toutes les Terres du monde émergé.

Cette première immersion dans cette grande épopée fut un véritable souffle d’air frais. Lu en deux jours, il ne m’a pas fallu longtemps pour me mettre sur le tome 2. Mais c’est du premier opus dont je vais vous parler ici.

Nihal et Sennar scrutaient l’horizon, mais l’éclat du soleil couchant les aveuglait. La même peur sourde grandissait en eux, la même crainte.
Et puis, ils comprirent.
Une armée, une immense armée de guerriers noirs comme la nuit. Sennar attrapa Nihal par les épaules et l’obligea à l’écouter.
– C’est le Tyran, Nihal! C’est le Tyran qui vient s’emparer de Salazar! Nous devons prévenir la population, nous devons dire à tout le monde de fuir…
Mais Nihal le regardait avec des yeux vides. L’écho des voix résonnaient toujours dans son esprit. Les vociférations de l’armée étaient de plus en plus proches, de plus en plus menaçantes.
– Tu as compris ce que je viens de dire, Nihal? Cours!
Et Nihal courut. Elle se jeta dans la trappe qui menait à l’intérieur de la tour. Puis elle se précipita dans les escaliers en essayant de chasser de son cœur la peur glaciale qu’elle venait d’éprouver. Elle hurla de toute la force de ses poumons.
– Le Tyran arrive! Son armée est à nos portes !

Commençons par Nihal. Notre héroîne est pleine de fougue, pleine d’entrain. Son avenir est tout tracé, elle sera guerrier. Mais une femme guerrière, cela ne s’est jamais vu, et personne n’y croit. Pourtant, Nihal n’est pas ordinaire. Cette jeune fille aux cheveux bleus et aux yeux violets est en réalité une demi-elfe. La dernière de son peuple. Ce qu’elle ignore.

On va suivre cette jeune fille sur plusieurs années dans sa quête pour devenir guerrier. Mais de ce qui semblait un beau rêve nait un désir de vengeance. Une soif de sang qu’elle va tenter de combattre. Tenant plus de l’assassin que du soldat, Nihal va parcourir un sacré bout de chemin. Et elle ne sera pas seule ! Accompagnée de Sennar, un apprenti magicien talentueux, elle va parcourir le monde émergé.

– Ne me raconte pas de bêtises! Si tu veux jouer, joue. Mais ne dérange personne!
Nihal leva les yeux au ciel: toujours les mêmes histoires…
– Ne fais pas le raseur, l’Ancien…
L’homme lui jeta un regard de travers:
– Tu ne pourrais pas m’appeler papa, de temps en temps?
Nihal arbora un petit sourire malicieux:
– Allez, papa! Dis ce que tu veux, je sais que cela te rend fier que je sois forte à l’épée…

Et quel parcours ! J’ai vraiment adoré la lecture de ce livre. J’aime la fantasy parce qu’il n’y a rien de mieux pour s’évader d’un quotidien parfois gris. Ça me fait rêver, frémir, sourire, pleurer, rêver. Et c’est exactement tout ça que j’ai ressenti en lisant Chroniques du monde émergé.

Simple, rapide, la plume de Licia Troisi est efficace. On lâche difficilement le livre une fois celui-ci commencé. Car, Chroniques du monde émergé possède non pas un, mais deux personnages principaux. Si l’histoire de Nihal est passionnante, celle de Sennar l’est également. Et si on le voit peu dans ce premier tome, le second le verra prendre son indépendance et une place plus importante dans l’intrigue (mais chut ! Ceci est une autre chronique). Il est rare que j’accroche aux histoires secondaires, mais là, j’apprécie le personnage du magicien. Taquin, direct, franc, impossible de ne pas craquer.

Le spectacle était désolant : l’étable était vide, le potage à l’abandon, et des outils traînaient disséminés ça et là. Nihal descendit péniblement les quelques marches qui menaient à la maison, et s’approcha de la porte d’entrée entrouverte. Lorsqu’elle la poussa, ses vieux gonds gémirent.
A l’intérieur, il faisait sombre et il régnait une odeur de mort. Un homme était pendu au plafond ; une femme et une petite fille gisaient à terre dans une mare de sang.
Nihal resta pétrifiée. Il lui sembla que la pénombre se peuplait des visages de ses rêves ; elle les entendit de nouveau hurler et se plaindre. L’histoire se répétait, les massacres se succédaient. Elle cria et tomba à genoux.
– Allez, sors. Ne regarde pas, lui ordonna Soana, qui l’avait rejointe.
– Mais il faut regarder, au contraire ! Il faut se graver dans l’esprit ce que le Tyran est en train de faire à notre monde ! hurla Nihal avec véhémence.

Bien qu’il fasse 400 pages, ce premier tome se lit rapidement. Je vous conseille de vous munir de deux tomes minimum pour débuter cette saga. Bon à savoir également, Chroniques du monde émergé est le premier cycle sur le monde émergé. Il existe deux autres trilogie liées à celle-ci : Guerres du monde émergé (se situant 40 ans après la première trilogie) et Légendes du monde émergé (plus un bestiare inédit chez nous). J’ai déjà Guerres et je pense que je ne tarderai pas à l’entamer. Je suis bien trop curieuse d’en savoir plus.

Donc, si vous cherchez une série de fantasy à découvrir, je ne saurais que trop vous conseiller Chroniques du monde émergé ! D’autant qu’une intégrale sort d’ici novembre pour un prix dérisoire.